Pascale Hémery dessine l’envers des grandes villes. Elle donne à voir le côté cour ou le côté terrasse avec de vastes vues plongeantes, comme si elle se tenait au sommet du plus haut immeuble. Elle compose un fragment de ville silencieux avec un enchevêtrement de lignes qui laisse pressentir le chaos tout proche. Avec elle, la rêverie garde une grande précision de contour. Au fusain et parfois à la craie, elle parvient à faire revivre et respirer la surface d’un pan d’immeuble, elle fait vibrer le faisceau métallique d’une voie ferrée, elle restitue aux mastodontes urbains une part de douceur et de fragilité. Elle donne à ces dédales de ciment et de pierre la sensibilité d’un corps endormi.
Philippe Garnier – Extrait du catalogue « Les cahiers dessinés » – 2015